Sources : le descriptif des ouvrages / les plans géographiques (documents de l’enquête publique).
À noter :
- Outre les dizaines de viaducs et ouvrage d’art, ce chantier c’est aussi des bases travaux, qui supposent le pompage des nappes phréatiques et les infiltrations de béton et des millions de mètres cubes de déblais/remblais transportés par camions ;
- Pour rappel : voilà ce qui s’est passé sur le chantier de l’autoroute A65 (voir aussi ici) sur la même zone !
- Voir la photo des viaducs du Ciron sur l’A65 par-dessus laquelle doit passer la LGV avec des viaducs 3 à 4 fois plus grands ! ;
- Citons également les commissaires de l’enquete publique du GPSO en 2015 : “Le besoin net en matériaux, qui se chiffre à plusieurs millions de mètres–cube, est considérable. Or, la gestion de la ressource, les lieux de prélèvement et de dépôt et les nuisances générées par les transports ne sont pas précisément définis et analysés.” […] “Les pertes par destruction directe de la faune et de la flore, dues au chantier et qui pourraient compromettre la capacité ultérieure de reconstitution, ne sont pas analysées“.
EN QUOI LE PROJET GPSO EST-IL UNE ABERRATION ?
- Du point de vue écologique : ce projet va détruire près de 5000 hectares de terres (agricoles, forêts et zones humides), fragmenter des écosystèmes et fragiliser encore plus la biodiversité (dont une dizaine de sites Natura 2000) ;
- Du point de vue climat : le chantier de ce projet aura émis, avant que le premier train ne roule, plusieurs millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère et nous aura privé de 2850 hectares de forêt, reconnu comme puits de carbone. Dans le même temps, le report modal tant attendu ne fait l’objet d’aucune étude ou quantification précise pour le justifier ;
- Du point de vue démocratique : ce projet piétine les enquêtes publiques qui lui sont défavorables à plus de 90%, ainsi que de multiples rapports soulignant sa non-pertinence voire son incohérence. Il est passé en force sous Déclaration d’Utilité Publique (DUP) malgré les nombreux recours au tribunal administratif ;
- Du point de vue économique et financier : ce projet coûte 14,3 milliards d’euros, avant inflation, et repose sur un financement conjoint de l’État (40%), des collectivités qui prélèvent une taxe supplémentaire auprès des habitants (40%), et de l’UE (20%) qui n’a pourtant jamais confirmé prendre sa part ;
- Du point de vue énergétique : ce projet suppose la construction de nouvelles infrastructures énergétiques (comme le projet Horizeo) pour alimenter la course au “toujours plus vite”. Le GIEC nous recommande pourtant de stopper rapidement : rouler plus vite implique de consommer plus ;
- Du point de vue social : ce projet favorise les cadres et métropolitains, et ceux parmi eux qui ont les moyens de s’acheter un billet de TGV, par rapport aux populations des plus petites communes, toujours plus dépendantes de la voiture et de ses coûts ;
- Enfin, du point de vue idéologique et sociétal : ce projet entretient une société basée sur le développement et la croissance économique, quand bien même les limites planétaires sont dépassées les unes après les autres et que les crises éco-systémiques se multiplient.
Consultez le détail de tous ces enjeux sur la page dédiée
🔖 Voir aussi cet article d’analyse et perspective : Histoire et critique des LGVs
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Spot LGV NI ICI NI AILLEURS
LE TRAIN, UNE ALTERNATIVE ÉCOLOGIQUE À LA VOITURE ?

Le chantier à lui seul des lignes à grande vitesse annule toute ambition éventuelle de “verdissement” des déplacements. En effet, lorsque les promoteurs du projet vantent le train et son impact positif, en termes d’émissions carbone par rapport à la voiture, ils font référence à l’image et l’effet positif réel des trains du quotidien et des petites lignes de territoire, ce que ne sont pas les LGV. Ils oublient en effet de préciser la non prise en compte de la totalité des impacts du chantier (un des plus gros en France) et des effets rebonds des LGV !
Prendre en compte cela, c’est ajouter au bilan d’une part la charge extractiviste et l’acheminement des matériaux en camion pour la construction des lignes nouvelles, mais aussi le trafic généré par le choix d’implantation des nouvelles gares (appelée gares “betterave” pour cette raison) qui oblige les habitants à prendre la voiture pour les rejoindre. Il faudrait également compter au bilan carbone l’impact des 2850 hectares de forêts artificialisées, qui sont autant d’espace de stockage carbone en moins.
Mais faire cela, c’est encore occulter les autres enjeux que le carbone pour le climat : par exemple le bilan de la déforestation et de la construction des ouvrages d’art sur la régulation du cycle de l’eau (aussi importante pour le climat que le carbone, en tant que premier gaz à effet de serre).
C’est pourquoi les opposants au projet du GPSO insistent sur la réhabilitation ou l’entretien des voies existantes qui assurent les mêmes trajets, soulignant par là l’inutilité de construction de nouvelles voies. Les chantiers de construction de ces LGVs contredisent ainsi le mot d’ordre affirmé par le gouvernement lui-même dans la stratégie “Éviter, Compenser, Réduire”*.
Notons cependant que le bilan du projet ne concerne pas seulement les émissions carbone, mais devrait questionner aussi les logiques extractivistes de ces infrastructures, le secteur minier étant responsable du plus grand nombre de conflits sociaux-environnementaux dans le monde, les pertes incalculables en termes de biodiversité, et l’impact de l’artificialisation engendrée sur la résilience des territioires, pour prendre 3 exemples parmi tant d’autres.
* Plus de précisions sur les impacts du chantiers (qui suppose par exemple des rotations journalières durant 5 ans de 2360 camions pour acheminer les matériaux), sur la page de présentation du GPSO.
En ce qui concerne par ailleurs le vocable de “compensation” qui couvre bon nombre d’absurdités, voir cet article d’un média indépendant.
Consultez le détail des enjeux écologiques du projet sur la page dédiée

RÉPONDRE À UN BESOIN DE MOBILITÉ ?
Le principal argument des promoteurs du projet est celui du “besoin de mobilité” : les déplacements vont s’accroître du fait de la croissance économique ou (synonyme) de l’intensification des échanges. Cela est une donnée jamais remise en question, justifiant une augmentation de mobilité calculée soit comme un gain de temps de trajet, soit comme une augmentation des distances parcourues, débouchant donc sur un paradigme de la vitesse (= distance / temps).
Ainsi dès 2015 les commissaires enqueteurs, garant de l’enquete publique, relevaient :
622 Un besoin non partagé
L’enquête a connu une forte mobilisation des particuliers mais les différentes composantes de la société étaient également représentées, en particulier les syndicats professionnels, les associations et les collectivités locales. Aucune catégorie, même les entreprises, n’est majoritairement favorable au projet. Les communes rurales sont très opposées dans la partie Nord du tracé, plutôt résignées au Sud. Au regard de l’enjeu, la commission aurait pu s’attendre à une plus forte mobilisation des soutiens au projet. Au final, la commission n’a pas décelé l’expression d’un véritable besoin de lignes à grande vitesse dans le Sud-ouest.
[Source : Conclusions et avis de la commission d’enquête GPSO/LN]
Comme le montre cet article de Julien Milanesi sur l’imaginaire des grandes infrastructures de transport, cette recherche de gain de temps est effectivement valorisée socialement dans un cadre institutionnel et social qui bannit l’oisiveté, incite à tenir un compte précis de l’emploi de son temps, élimine les pauses et les temps morts. La maîtrise du temps est devenue un objectif prioritaire dans nos vies.
Prenons malgré tout le temps de nous poser deux questions :
- En quoi la maîtrise du temps est-elle corrélative d’un mieux-vivre ou bien-être partagé ?
- En quoi la croissance économique est-elle pérenne, et peut-elle ainsi servir de justification à de nouveaux grands projets ?
À l’examen, il semble que ces grands projets d’infrastructures confondent fin et moyen de l’activité économique : la production étant initialement un moyen de répondre à des besoins, elle est devenue au fil du temps un objectif à part entière. Mais pour quoi faire ?
Consultez le détail des enjeux idéologiques du projet sur la page dédiée

14 MILLIARDS D'EUROS POUR NOS VRAIS BESOINS
- Rouban L., Les Français satisfaits des communes rurales septembre, 2019 AMF Cevipof/Sciences Po ;
- Forum Vies mobiles, 2018. Enquête sur les aspirations à quitter l’Île-de-France ;
- IFOP 08/2020 Enquête d’opinion auprès des habitants des villes moyennes, Villes de France, ANCT, Banque des territoires ;
- NEXITY, 2020, « Post-confinement : Les Français en attente de plus de nature pour leur habitat » ;
- Obsoco/Chronos, 2017, Observatoire des usages émergents de la ville, Obsoco.
C’est pourtant bien l’absence de desserte des territoires peu denses par des transports publics adaptés, dans un contexte de renchérissement importé (prix du brut) et voulu (taxe carbone) du coût d’usage de la voiture qui a allumé la flamme des gilets jaunes, puis motivé la LOM [Loi d’Orientation des Mobilités]. Cette question n’est pas résolue aujourd’hui, comme l’explique Jean-Pierre Orfeuil dans un dossier complet. C’est un problème pour les populations (les fins de mois) et cela reste une difficulté pour les politiques climatiques : c’est le facteur qui a gelé la taxe carbone à un niveau non contraignant pour les gros pollueurs industriels.
14 milliards d’euros d’argent public ne seraient-ils donc pas mieux investis à traiter les enjeux de déplacement du quotidien qu’à servir l’intérêt de quelque-uns aux déplacements rapides entre Bordeaux et Toulouse ?
Consultez le détail des enjeux sociaux du projet sur la page dédiée


QU'AVONS-NOUS À PERDRE ?
La Vallée du Ciron, un cas particulier symptomatique
Quelques ressources ci-contre donnent un apercu de la gravité de la situation : pour gagner quelques minutes entre Bordeaux et Toulouse, on s’apprete a détruire – entre autre – un sanctuaire inestimable, refuge de biodiversité, irrigué par tout un bassin versant dont les affluents seraient fragmentés par cette ligne à grande vitesse.
Des considérations non purement écologiques
L’opposition au GPSO s’exprime également au nom de l’appropriation citoyenne des sujets d’aménagement du territoire. Les collectifs affirment par là leur volonté de décider en commun de la manière d’habiter un territoire, et leur refus de laisser ces choix d’aménagement reposer sur des politiques priorisant les retours sur investissement aussi bien du gouvernement que de grands groupes (tels que VINCI qui a beaucoup profité de la LGV Bordeaux-Tours via son contrat de concessionnaire).
>> Plus d’infos sur les partenariat publics-privés sur un podcast de radiofrance ou sur le site de Vinci (tiens tiens).
Plus globalement ce qu’il s’agit de dénoncer, c’est le choix d’investissement et les attentes de profits sur des projets dits “de service public” : le transport reste en France, comme les autres secteurs, conditionné par un impératif de croissance et de développement de métropoles “millionnaires”.
« Le fétichisme ferroviaire français oublie que l’objectif n’est pas de faire rouler des trains, mais de déplacer des personnes » . 🔗 Lien vers cet article du Monde de juillet 2022
En rester à des critères idéologiques de croissance, outre le fait que ce n’est pas tenable, détériore aussi nos rapports humains : cela conduit à l’uniformisation de nos modes de vie. Lire par exemple cet article.
Podcast France Inter — C’est bientôt demain par Antoine Chao (3 émissions de 16 min) :
(INTERMÈDE)

3/6/23 - Pose d'une banderole par des citoyen.es devant le Château Méjean, situé sur le tracé de la LGV et racheté par la SNCF. Initiative prise à l'occasion du rassemblement à St Médard d'Eyrans. Cette rencontre signe le début de la fin de ce projet destructeur.
Rejoignez la lutte !
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LA SARABANDE les 22-23-24 septembre
Du 22 au 24 septembre prochains, les collectifs opposés au GPSO allient leurs forces et appellent à sonner l’alerte sur ce qui est, de fait, l’un des plus gros projets d’infrastructures de France.
LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, on ne laissera pas faire !
Il y a à nouveau urgence à s’opposer au GPSO , au “Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest”, dénomination pompeuse d’un “grand projet” dont l’inutilité et la nocivité ont été démontrées à de multiples reprises. Les études complémentaires sur les propriétés privées et les expropriations commencent. Les travaux pourraient débuter dès la fin de l’année.
Il s’agit là d’un des plus gros chantiers de BTP des 10 prochaines années en France, avec 327 km de nouvelles voies ferrées sur 5 départements (Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne, Tarn-et-Garonne). Et il est bancal sur tous les plans : aussi bien juridique, avec actuellement un recours contre la prolongation de la Déclaration d’Utilité Publique ; financier, avec deux recours au Tribunal Administratif de Toulouse et un trou dans la raquette de plusieurs milliards toujours attendus de l’UE ; que technique, avec un bilan dressé par les commissaires enquêteurs lors de l’enquête de 2016 eux-même défavorables au projet. Une première en France !
Il faut agir maintenant.
Et pour commencer, les 22/23/24 septembre depuis Bordeaux jusqu’au cœur de Vallée du Ciron, avec le nœud ferroviaire de Bernos-Beaulac, c’est le magnifique territoire sud-girondin, riche de ses zones humides, rivières et sources que nous défendrons contre des tonnes de bétons. Vous aussi, rejoignez-nous !
Les collectifs vous invitent à rejoindre largement les différents convois organisés, qui convergeront une première fois le vendredi 22 septembre au soir, à Beautiran, puis à d’autres moment dans le weekend.
👉 Programme de ces trois jours festifs et combatifs :
Sur Bordeaux, nous invitons donc surtout des transports à roulettes (vélos, skates, rollers, …). D’ailleurs ce sera aussi la semaine de la mobilité !
Pour le reste du convoi, dans le sud-gironde, ce sera plutôt motorisé étant donné les distances parcourues MAIS nous encourageons vivement le covoiturage.
N’hésitez pas à vous mettre en lien avec nous pour apporter votre pierre à cet événement, via contact@lgvnonmerci.fr ou par le formulaire ci-dessous.
👉 Suivre la préparation et l’événement en direct sur le fil telegram dédié : https://t.me/sarabande_gironde
👉 S’inscrire aux convois (facultatif mais précieux pour l’orga) : https://xrb.link/P8x6177fe0
👉 S’inscrire aux balades naturalistes du dimanche au départ de Bernos-Beaulac : via collectiflgvnina@gmail.com (seules animations sur inscription)
Les autres rencontres des collectifs anti-LGV avant la Sarabande !
Sud-Gironde
- 10 septembre | Saint-Léger-de-Balson | En préparation à La Sarabande des 22/23/24 rencontres de LGV NINA posera sont stand d’information au vide-greniers de 8h à 18h)
10 septembre | Noaillan | De 10h à 17h, le Collectif LGV NINA est invité à la “Rencontre avec le monde associatif et artisanal” au Domaine Dubernet
- 17 septembre | Landiras | De 8h à 18h, le Collectif LGV NINA pose le stand d’information au vide-greniers, Salle Polyvalente
Bordeaux
15-16-17 septembre | Bordeaux | Le collectif StopLGVBordeaux Métropole, XR Bordeaux et Attac33 participerons au festival Climax organisé par Darwin Ecosystème. Un stand LGV NON MERCI tenu par ces soutiens à la lutte sera en place avec tout plein de supports et animations surprises… – Lien
Retrouvez le calendrier complet des prochains événements sur la page des mobilisations.
ACTUALITÉS & AVANCÉES DU PROJET
L’Autorité environnementale refuse de se prononcer sur le dossier anachronique du GPSO
Septembre 2023
- Lien article
- Lien vers le communiqué de presse de l’Ae
- Lien vers l’avis complet de l’Ae sur le GPSO du 7 septembre 2023
> L’Autorité environnementale (Ae) s’est exprimée dans un avis unique sur l’ensemble des opérations du GSPO (aménagements ferroviaires et lignes nouvelles) en 2014. L’étude d’impact aurait dû être actualisée pour obtenir un nouvel avis de l’Ae.
> Celle-ci déclare en septembre 2023 :
« l’absence de mise à jour […], alors que de nombreuses données sont obsolètes (bientôt dix ans), conduit l’Ae à constater que le dossier, en se focalisant sur une approche réglementaire datée, est incomplet sur de multiples questions de fond (artificialisation, gaz à effet de serre, milieux naturels) et ne permet pas d’informer le public sur l’évolution du projet et de ses impacts, alors qu’il n’a pas été associé à l’élaboration du projet depuis la première enquête publique en 2014. »
> L’Ae ne se prononcera donc sur le GPSO que lorsque son étude d’impacts sera actualisée. Son avis étant consultatif et le gouvernement ayant l’habitude de passer outre, comme ce qu’il a fait sur le projet d’autoroute A69 entee Castres et Toulouse, difficile d’en prédire les implications.
Plus d’infos et les dernières actualités sur la revue de presse et la page des articles ou tribunes des collectifs
QUI SOMMES-NOUS / C'EST QUOI CE SITE ?
Site “ressource”
Ce site a pour but de partager les ressources et les informations concernant le projet du GPSO et les activités des différents collectifs contre le projet de LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Il doit permettre à toute personne souhaitant s’informer ou s’investir de trouver facilement les informations et les contacts utiles à la mobilisation.
… réalisé depuis le mouvement de lutte !
L’ensemble des collectifs, constituant un réseau d’opposants sur le territoire néo-aquitain, est présenté sur une page dédiée de ce site. Vous pouvez directement rejoindre le mouvement de lutte en rentrant en contact avec ces derniers ou en contribuant d’une autre façon ici.