EN QUOI LE PROJET GPSO* EST-IL UNE ABERRATION ?

*Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest

Du point de vue écologique
Ce projet va dĂ©truire prĂšs de 5000 hectares de terres (agricoles, forĂȘts et zones humides), fragmenter des Ă©cosystĂšmes et fragiliser encore plus la biodiversité  (dont une dizaine de sites Natura 2000).

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Du point de vue climat
Le chantier de ce projet aura Ă©mis, avant que le premier train ne roule, plusieurs millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphĂšre et nous aura privĂ© de 2850 hectares de forĂȘt,  reconnu comme puits de carbone. Dans le mĂȘme temps, le report modal tant attendu ne fait l’objet d’aucune Ă©tude ou quantification prĂ©cise pour le justifier

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Du point de vue démocratique
Ce projet piĂ©tine les enquĂȘtes publiques qui lui sont dĂ©favorables Ă  plus de 90%, ainsi que de multiples rapports soulignant sa non-pertinence voire son incohĂ©rence. Il est passĂ© en force sous DĂ©claration d’UtilitĂ© Publique (DUP) malgrĂ© les nombreux recours au tribunal administratif

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Du point de vue économique et financier
Ce projet coĂ»te 14 milliards d’euros (en attende de rĂ©-rĂ©actualisation) et repose sur un financement conjoint de l’État (40%), des collectivitĂ©s qui prĂ©lĂšvent une taxe supplĂ©mentaire auprĂšs des habitants (40%), et de l’UE (20%) qui n’a pourtant jamais confirmĂ© prendre sa part

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Du point de vue énergétique
Ce projet suppose la construction de nouvelles infrastructures Ă©nergĂ©tiques (comme le projet Horizeo) pour alimenter la course au “toujours plus vite”. Le GIEC nous recommande pourtant de stopper rapidement : rouler plus vite implique de consommer plus

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Du point de vue social

Ce projet favorise les cadres et mĂ©tropolitains, et ceux parmi eux qui ont les moyens de s’acheter un billet de TGV, par rapport aux populations des plus petites communes, toujours plus dĂ©pendantes de la voiture et de ses coĂ»ts

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Du point de vue sociétal
Ce projet entretient une sociĂ©tĂ© basĂ©e sur le dĂ©veloppement et la croissance Ă©conomique, quand bien mĂȘme les limites planĂ©taires sont dĂ©passĂ©es les unes aprĂšs les autres et que les crises Ă©co-systĂ©miques se multiplient

PROCHAINS RDV

Samedi 9 dĂ©cembre 2023 – Appel Ă  Rassemblement contre les centrales Ă  bĂ©ton

Le 10 décembre dernier, une action emblématique se déroulait contre une
cimenterie Lafarge-Holcim Ă  Marseille. 200 personnes se sont introduites dans la cimenterie de Bouc-Bel-Air, un des cinquante sites industriels les plus polluants du pays, pour le mettre Ă  l’arrĂȘt. Cette action aura bientĂŽt un an. Joyeux anniversaire ! đŸ„ł Moins joyeux : une trentaine de personnes ont fait l’objet d’une enquĂȘte menĂ©e entre autres par la Sous-Direction Anti-Terroriste et de gardes Ă  vue en lien avec cette mobilisation. Nos luttes Ă©cologistes
sont clairement criminalisées, mais nous nous tenons toujours debout.

📱 Pour l’affirmer haut et fort, une coalition de plus de 150 organisations appelle Ă  4 jours de mobilisations, rassemblements, occupations et blocages en dĂ©cembre contre Lafarge et le monde du bĂ©ton.

✊ Nous rĂ©pondons Ă  cette initiative, et appelons Ă  un rassemblement
massif devant un site Lafarge situé sur la métropole bordelaise.

Lafarge-Holcim et son monde de béton polluent notre air, souillent nos riviÚres, détruisent nos nappes phréatiques et ensevelissent nos terres agricoles.

🚄 Localement, Lafarge et le monde du bĂ©ton se frottent les mains Ă  l’idĂ©e
du projet de Lignes à Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse/Dax porté par le
GPSO. Pour traverser toujours plus vite les territoires sans rien y
voir, ce projet prĂ©voit d’artificialiser 4 800 hectares de terres,
détruisant des terres arables, affectant durablement des écosystÚmes
fragiles comme celui de la Vallée du Ciron, et expropriant de nombreuses
personnes de leur domicile. Avec un budget minimum de 14Mds€ et un
besoin en matériaux se comptant en dizaines de millions de m3, ce projet
mortifĂšre est une aubaine pour Lafarge et sa clique !

Combattre Lafarge, c’est aussi combattre le monde des grands projets inutiles et dĂ©vastateurs.

Le 9 dĂ©cembre Ă  14h, soyons nombreuses et nombreux pour l’affirmer d’une
mĂȘme voix : le rĂšgne de Lafarge-Holcim et des autres conglomĂ©rats du
bĂ©ton n’est plus une fatalitĂ©. Leurs exactions doivent cesser pour que
cesse l’intoxication de ce monde ❌.

Les gouvernements actuels doivent enfin arrĂȘter de les couvrir.

D’autres maniùres de construire et d’habiter le monde sont possibles.

  • Un canal Ă  suivre : “la fĂȘte Ă  Lafarge” sur telegram
  • Rendez-vous : le samedi 9 dĂ©cembre Ă  14h devant l’usine Lafarge de Lormont Lissandre (chemin de Lissandre) !
    Transports les plus proches pour venir : tram A (Cenon gare) et arrĂȘts de bus AndrĂ© Ricard et Banlin

LE TRAIN, UNE ALTERNATIVE ÉCOLOGIQUE À LA VOITURE ?

Une infrastructure nouvelle implique un nouveau chantier. Or, lorsque les promoteurs du projet GPSO parlent des effets positifs du train, ils oublient de dire que les liaisons en projet existent dĂ©jĂ  et qu’ils font en fait la promotion d’un doublement des voies pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©placement d’une partie infime de la population : ce chantier est inutile.

De plus, les LGV ne sont pas des trains du quotidien, et l’investissement sur ces lignes dans la perspective d’un report modal de la route vers le train n’est pas ciblĂ© sur les trajets pertinents Ă  cet Ă©gard.

Enfin, comparer le train et la voiture dans une perspective Ă©cologique, c’est faire comme si la route et la voie avaient toujours Ă©tĂ© lĂ . En ce qui concerne le projet du GPSO, il faut plutĂŽt comparer les chantiers suivant : est-il plus Ă©cologique de construire une infrastructure pour reproduire des liaisons qui existent dĂ©jĂ , ou d’entretenir voire de moderniser les lignes actuelles justement dans l’optique de les rendre plus attractives pour la population aussi bien des mĂ©tropoles que des petites communes ?

Plus d’information sur les impacts du chantier :

Image du chantier de la LGV Bordeaux-Tours - Source

RÉPONDRE À UN BESOIN DE MOBILITÉ ?

DĂšs 2015 les commissaires enqueteurs, garant de l’enquete publique, relevaient dans les Conclusions et avis de la commission d’enquĂȘte GPSO/LN:

622 Un besoin non partagé
L’enquĂȘte a connu une forte mobilisation des particuliers mais les diffĂ©rentes composantes de la sociĂ©tĂ© Ă©taient Ă©galement reprĂ©sentĂ©es, en particulier les syndicats professionnels, les associations et les collectivitĂ©s locales. Aucune catĂ©gorie, mĂȘme les entreprises, n’est majoritairement favorable au projet. Les communes rurales sont trĂšs opposĂ©es dans la partie Nord du tracĂ©, plutĂŽt rĂ©signĂ©es au Sud. Au regard de l’enjeu, la commission aurait pu s’attendre Ă  une plus forte mobilisation des soutiens au projet. Au final, la commission n’a pas dĂ©celĂ© l’expression d’un vĂ©ritable besoin de lignes Ă  grande vitesse dans le Sud-ouest.

Les promoteurs du projet parlent pourtant d’un “besoin de mobilitĂ©” pour justifier ces lignes Ă  grande vitesse. S’il y a effectivement besoin d’entretenir les lignes existantes qui assurent les mĂȘmes liaisons que celles proposĂ©es par le GPSO, la nĂ©cessitĂ© d’aller plus vite reste Ă  Ă©tablir.

Cet article de Julien Milanesi sur l’imaginaire des grandes infrastructures de transport montre que le gain de temps est valorisĂ© socialement dans un cadre institutionnel et social qui bannit l’oisivetĂ©, incite Ă  tenir un compte prĂ©cis de l’emploi de son temps, et Ă©limine pauses et temps morts. De plus, la vitesse est associĂ©e couramment Ă  une intensification des Ă©changes, elle-mĂȘme recherchĂ©e par nos dĂ©cideurs politiques en quĂȘte de croissance Ă©conomique. Mais alors :

  • En quoi l’accĂ©lĂ©ration de nos rythmes sociaux est-elle corrĂ©lative d’un mieux-vivre ou bien-ĂȘtre partagĂ© ?
  • En quoi la croissance Ă©conomique est-elle pĂ©renne, et peut-elle ainsi servir de justification Ă  de nouveaux grands projets ?
 
📍 Consultez le dĂ©tail des enjeux idĂ©ologiques du projet sur la page dĂ©diĂ©e
Extrait d'un tract distribué par le collectif Extinction Rebellion en février 2023

14 MILLIARDS D'EUROS POUR NOS VRAIS BESOINS

À aucun moment, l’État ou les collectivitĂ©s financeuses ne tiennent compte, dans ce projet Ă  plus de 14 milliards d’euros, des rĂ©els besoins des français ou de leur aspiration Ă  vivre hors des cƓurs mĂ©tropolitains attestĂ©es par de multiples Ă©tudes :
  • IFOP 08/2020 EnquĂȘte d’opinion auprĂšs des habitants des villes moyennes, Villes de France, ANCT, Banque des territoires ;
  • NEXITY, 2020, « Post-confinement : Les Français en attente de plus de nature pour leur habitat » ;
  • Obsoco/Chronos, 2017, Observatoire des usages Ă©mergents de la ville, Obsoco.
 

C’est pourtant bien l’absence de desserte des territoires peu denses par des transports publics adaptĂ©s, dans un contexte de renchĂ©rissement importĂ© (prix du brut) et voulu (taxe carbone) du coĂ»t d’usage de la voiture qui a allumĂ© la flamme des gilets jaunes, puis motivĂ© la LOM [Loi d’Orientation des MobilitĂ©s]. Cette question n’est pas rĂ©solue aujourd’hui, comme l’explique Jean-Pierre Orfeuil dans un dossier complet. C’est un problĂšme pour les populations (les fins de mois) et cela reste une difficultĂ© pour les politiques climatiques : c’est le facteur qui a gelĂ© la taxe carbone Ă  un niveau non contraignant pour les gros pollueurs industriels.

14 milliards d’euros d’argent public ne seraient-ils donc pas mieux investis Ă  traiter les enjeux de dĂ©placement du quotidien qu’Ă  servir l’intĂ©rĂȘt de quelque-uns aux dĂ©placements rapides entre Bordeaux et Toulouse ?

📍  Consultez le dĂ©tail des enjeux sociaux du projet sur la page dĂ©diĂ©e
Graphique des fermetures de petites lignes et gares publié sur un article de Géoconfluences
Carte des trains de nuit, alternative aux grands projets de LGV, proposée par le collectif Oui aux trains de nuit

QU'AVONS-NOUS À PERDRE ?

La Vallée du Ciron, un cas particulier symptomatique

Quelques ressources ci-contre donnent un apercu de la gravitĂ© de la situation : pour gagner quelques minutes entre Bordeaux et Toulouse, on s’apprete a dĂ©truire – entre autre – un sanctuaire inestimable, refuge de biodiversitĂ©, irriguĂ© par tout un bassin versant dont les affluents seraient fragmentĂ©s par cette ligne Ă  grande vitesse.

Des considérations non purement écologiques

L’opposition au GPSO s’exprime Ă©galement au nom de l’appropriation citoyenne des sujets d’amĂ©nagement du territoire. Les collectifs affirment par lĂ  leur volontĂ© de dĂ©cider en commun de la maniĂšre d’habiter un territoire, et leur refus de laisser ces choix d’amĂ©nagement reposer sur des politiques priorisant les retours sur investissement aussi bien du gouvernement que de grands groupes (tels que VINCI qui a beaucoup profitĂ© de la LGV Bordeaux-Tours via son contrat de concessionnaire).
>> Plus d’infos sur les partenariat publics-privĂ©s sur un podcast de radiofrance ou sur le site de Vinci (tiens tiens).

Plus globalement ce qu’il s’agit de dĂ©noncer, c’est le choix d’investissement et les attentes de profits sur des projets dits “de service public” : le transport reste en France, comme les autres secteurs, conditionnĂ© par un impĂ©ratif de croissance et de dĂ©veloppement de mĂ©tropoles “millionnaires”. 

« Le fĂ©tichisme ferroviaire français oublie que l’objectif n’est pas de faire rouler des trains, mais de dĂ©placer des personnes » . 🔗 Lien vers cet article du Monde de juillet 2022

En rester Ă  des critĂšres idĂ©ologiques de croissance, outre le fait que ce n’est pas tenable, dĂ©tĂ©riore aussi nos rapports humains : cela conduit Ă  l’uniformisation de nos modes de vie. Lire par exemple cet article.

ACTUALITÉS

10 élus maires, députés et sénateurs de Gironde interpellent Bordeaux Métropole pour demander un moratoire sur le GPSO

Décembre 2023

Un cortĂšge d’Ă©lus. Huit parlementaires girondins de toutes Ă©tiquettes politiques – 5 sĂ©nateurs sur 6 en Gironde (Nathalie Delattre, HervĂ© Gille, Laurence Harribey, Florence Lassarade, Monique de Marco), et 3 dĂ©putĂ©s sur 12 (Sophie Mette, LoĂŻc Prudhomme, Nicolas Thierry), ainsi que deux maires de Gironde, Christian Tamarelle pour Saint-MĂ©dard d’Eyrans et Jacqueline Lartigue pour Bernos-Beaulac.

Le point qui fĂąche. Ces Ă©lus ont fait expertiser les graphiques de circulation des trains transmis par SNCF RĂ©seau, maĂźtre d’oeuvre du GPSO pour les AmĂ©nagements ferroviaires au Sud de Bordeaux prĂ©vus dans le cadre du GPSO.

« Les Ă©changes fournis et constructifs que nous avons eu avec SNCF RĂ©seaux depuis le 7 mai 2023 nous amĂšnent Ă  Ă©mettre de sĂ©rieux doutes quant Ă  l’utilitĂ© rĂ©elle des AFSB. Les documents qui nous ont Ă©tĂ© transmis par SNCF RĂ©seaux indiquent que les voies existantes seraient suffisantes pour absorber les circulations prĂ©vues pour rĂ©pondre Ă  la fois aux exigences du RER mĂ©tropolitain et Ă  l’augmentation du trafic TGV et fret remettant ainsi en question la nĂ©cessitĂ© de la rĂ©alisation d’une troisiĂšme voie. »

Plus d’informations dans la presse :

  • “LGV Bordeaux-Toulouse/Dax : de « sĂ©rieux doutes » sur l’utilitĂ© de la troisiĂšme voie au sud de Bordeaux”, Simon Barthelemy, Rue89Bordeaux, 1er dĂ©cembre 2023. Lire en ligne.

  • “MĂ©tropole de Bordeaux : la LGV vient percuter les Ă©quilibres politiques“, Xavier Sota, Sud-Ouest, 30 novembre 2023. Lire en ligne.
📍 Plus d’infos et les derniĂšres actualitĂ©s sur la revue de presse et la page des articles ou tribunes des collectifs

QUI SOMMES-NOUS / C'EST QUOI CE SITE ?

Site “ressource”

Ce site a pour but de partager les ressources et les informations concernant le projet du GPSO et les activitĂ©s des diffĂ©rents collectifs contre le projet de LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Il doit permettre Ă  toute personne souhaitant s’informer ou s’investir de trouver facilement les informations et les contacts utiles Ă  la mobilisation.

… rĂ©alisĂ© depuis le mouvement de lutte !

L’ensemble des collectifs, constituant un rĂ©seau d’opposants sur le territoire nĂ©o-aquitain, est prĂ©sentĂ© sur une page dĂ©diĂ©e de ce site. Vous pouvez directement rejoindre le mouvement de lutte en rentrant en contact avec ces derniers ou en contribuant d’une autre façon ici.

3/6/23 - Pose d'une banderole par des citoyen.es devant le Chùteau Méjean, situé sur le tracé de la LGV et racheté par la SNCF. Initiative prise à l'occasion du rassemblement à St Médard d'Eyrans. Cette rencontre signe le début de la fin de ce projet destructeur.

 

Rejoignez la lutte !Â