EN QUOI LE PROJET GPSO* EST-IL UNE ABERRATION ?

*Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest

 
Du point de vue Ă©cologique
Ce projet va dĂ©truire prĂšs de 5000 hectares de terres (agricoles, forĂȘts et zones humides), fragmenter des Ă©cosystĂšmes et fragiliser encore plus la biodiversité  (dont une dizaine de sites Natura 2000).

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Du point de vue climat
Le chantier de ce projet aura Ă©mis, avant que le premier train ne roule, plusieurs millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphĂšre et nous aura privĂ© de 2850 hectares de forĂȘt,  reconnu comme puits de carbone. Dans le mĂȘme temps, le report modal tant attendu ne fait l’objet d’aucune Ă©tude ou quantification prĂ©cise pour le justifier

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Du point de vue démocratique
Ce projet piĂ©tine les enquĂȘtes publiques qui lui sont dĂ©favorables Ă  plus de 90%, ainsi que de multiples rapports soulignant sa non-pertinence voire son incohĂ©rence. Il est passĂ© en force sous DĂ©claration d’UtilitĂ© Publique (DUP) malgrĂ© les nombreux recours au tribunal administratif

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Du point de vue Ă©conomique et financier
Ce projet coĂ»te 14 milliards d’euros (en attende de rĂ©-rĂ©actualisation) et repose sur un financement conjoint de l’État (40%), des collectivitĂ©s qui prĂ©lĂšvent une taxe supplĂ©mentaire auprĂšs des habitants (40%), et de l’UE (20%) qui n’a pourtant jamais confirmĂ© prendre sa part

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Du point de vue énergétique
Ce projet suppose la construction de nouvelles infrastructures énergétiques pour alimenter la course au « toujours plus vite ». Le GIEC nous recommande pourtant de stopper rapidement : rouler plus vite implique de consommer plus

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Du point de vue social

Ce projet favorise les cadres et mĂ©tropolitains, et ceux parmi eux qui ont les moyens de s’acheter un billet de TGV, par rapport aux populations des plus petites communes, toujours plus dĂ©pendantes de la voiture et de ses coĂ»ts

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Du point de vue sociétal
Ce projet entretient une sociĂ©tĂ© basĂ©e sur le dĂ©veloppement et la croissance Ă©conomique, quand bien mĂȘme les limites planĂ©taires sont dĂ©passĂ©es les unes aprĂšs les autres et que les crises Ă©co-systĂ©miques se multiplient
 

PROCHAINS RDV

11,12 & 13 octobre 2024 | Freinage d’Urgence

👉 Infos sur lgvnonmerci.fr/freinage-durgence et sur le fil Telegram « LGV NON MERCI »

PrĂ©cisions sur la mobilisation Freinage d’urgence du 11 au 13 octobre

Du 11 au 13 octobre prochain, la coordination LGV NON MERCI et les SoulĂšvements de la terre appellent Ă  une mobilisation « Freinage d’Urgence » contre les Lignes Ă  Grande Vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Tandis que l’enquĂȘte publique environnementale des AmĂ©nagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux tĂ©moigne du mĂ©pris d’Etat qui caractĂ©rise le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest, un rendez-vous est donnĂ© pour un « Grand Jeu ». Il s’agira d’un week-end d’actions plurielles comprenant aussi bien des temps fĂ©dĂ©rateurs que des propositions de jeux en groupes.
 
Le rapport de l’enquĂȘte publique environnementale des AmĂ©nagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux (AFSB) vient de dĂ©montrer – une nouvelle fois – le passage en force dont sont capables l’Etat et les promoteurs du projet pour imposer leur projet de lignes Ă  grande vitesse dans le sud-ouest. Sur 2800 contributions, les 92% d’avis dĂ©favorables au projet sont passĂ©s sous silence1. Or ces avis, Ă©manant tant des habitant.e.s que des associations et Ă©lu.e.s, rappellent deux choses. D’abord, ils renouvellent la critique des autoritĂ©s environnementales, qui se sont dĂ©jĂ  exprimĂ©es. Ensuite, ils invalident le discours des promoteurs qui utilisent Ă  contre-sens les notions d’utilitĂ© publique et d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, en questionnant le bien-fondĂ© du projet. Les commissaires enquĂȘteurs invisibilisent ces milliers de voix dĂ©favorables, alors mĂȘme que ce processus consultatif est prĂ©sentĂ© comme dĂ©mocratique et reprĂ©sentatif.
 
Cette mĂ©thode permettra sans doute au PrĂ©fet d’autoriser les travaux en rĂ©duisant Ă  une simple formalitĂ© administrative le lancement d’un chantier de 10 ans, annulant toute la politique du ZĂ©ro Artificialisation Nette et doublant le tracĂ© de lignes existantes desservant pourtant bien mieux le territoire en s’arrĂȘtant dans les petites gares. Ceci afin de satisfaire les objectifs de croissance de grands groupes de la construction et de l’ingĂ©nierie ferroviaire, ainsi que la rentabilitĂ© des fonds d’investissements profitant des logiques de mĂ©tropolisation dĂ©jĂ  Ă  l’oeuvre depuis l’apparition de la LGV Bordeaux-Paris en 2017. Exemplaire Ă  cet Ă©gard est le projet Euratlantique, justifiĂ© comme une suite logique de l’arrivĂ©e de la grande vitesse Ă  Bordeaux. Ces amĂ©nagements ont consistĂ© Ă  gentrifier les quartiers autour de la gare et Ă  transformer les espaces de vies, places et Ă©choppes comprises, en espaces marchands aux flux aisĂ©ment surveillĂ©s et contrĂŽlĂ©s2.
 
AjoutĂ© Ă  cela, les mĂ©dias sont rĂ©guliĂšrement instrumentalisĂ©s pour crĂ©er un climat anxiogĂšne autour des mobilisations. Or les mobilisations comme Freinage d’Urgence ont pour raison d’ĂȘtre de visibiliser une opposition occultĂ©e par des dispositifs faussement dĂ©mocratiques. Ceci est l’objectif sous-jacent des arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux publiĂ©s trĂšs en amont de l’Ă©vĂ©nement pour faire oublier le fond du sujet, et concentrer l’attention mĂ©diatique sur les propos disgracieux du PrĂ©fet, lui-mĂȘme ancien prĂ©sident du directoire de la sociĂ©tĂ© du Grand Paris. 
Les collectifs opposĂ©s Ă  la LGV partagent une mĂȘme dĂ©termination Ă  faire entendre les voix des habitant.e.s du territoire pour laisser place Ă  une rĂ©flexion collective qui s’affranchit du cadre imposĂ© du « toujours plus vite, toujours plus loin », puisque d’autres façons de vivre sont dĂ©jĂ  Ă  l’oeuvre y compris au sein mĂȘme des mĂ©tropoles, en rĂ©sistance contre les projets imposĂ©s. C’est pourquoi, avec le mot d’ordre « Freinage d’Urgence contre les Lignes Ă  Grande Vitesse », ces collectifs proposeront diffĂ©rentes façons de s’impliquer dans un mouvement dont les enjeux dĂ©passent largement le sud-ouest, l’intention Ă©tant de montrer de quoi nous sommes collectivement capables lorsque nous refusons le mĂ©pris d’État et reprenons la main sur les dĂ©cisions politiques.
 
Le Grand Jeu démarrera donc dÚs le vendredi 11 octobre, avec le programme suivant :
  • Vendredi, Échauffements pour le Grand Jeu, avec formations diverses et prĂ©paration en groupes
  • Samedi, Grand Jeu contre les LGV Ă  partir de 10H avec de multiples propositions de jeux surprises dans et en dehors du camp, en petits ou en grands groupes, festifs et dĂ©terminĂ©s, avec plusieurs briefs et dĂ©parts d’action prĂ©vus sur la journĂ©e entiĂšre. Une soirĂ©e concert avec premiers retours d’action dĂ©butera dĂšs 19h
  • Dimanche, rĂ©vĂ©lations des rĂ©sultants du Grand Jeu et temps collectif avec un programme alliant confĂ©rence, assemblĂ©e de lutte et un grand temps de rĂ©cits croisĂ©s du mouvement contre les LGV du Sud-Ouest. Un Bal Trad de clĂŽture conclura l’Ă©vĂ©nement
  • Tout le long du weekend, campement avec cantines et bivouac, village de lutte avec des stands associatifs, espaces et pratiques de soin, bambinerie auto-gĂ©rĂ©e

MEGARADIO de Freinage d'Urgence

La MegaRadio s’active pour Freinage d’Urgence (MFU) !

La MegaRadio est une radio Ă©phĂ©mĂšre de lutte, une radio ecopirate qui donne la voix Ă  celles et ceux qui luttent. Vous pouvez l’Ă©couter ici

Les animateurs de cette radio sont sur place, au stand de la Megaradio et un peu partout en France grĂące Ă  de nombreuses radios complices. La MegaRadio diffuse en direct des infos du rassemblement, de la legal team, de l’infotraflic, des convois, de l’équipe d’orga et vos sons !

👉 Envoyez nous vos messages, vocaux et capsules sonores sur la boucle Telegram Megaradio https://t.me/phonemegaradio (ou par email megaradio2024@proton.me)

LE TRAIN, UNE ALTERNATIVE ÉCOLOGIQUE À LA VOITURE ?

Une infrastructure nouvelle implique un nouveau chantier. Or, lorsque les promoteurs du projet GPSO parlent des effets positifs du train, ils oublient de dire que les liaisons en projet existent dĂ©jĂ  et qu’ils font en fait la promotion d’un doublement des voies pour accĂ©lĂ©rer le dĂ©placement d’une partie infime de la population : ce chantier est inutile.

De plus, les LGV ne sont pas des trains du quotidien, et l’investissement sur ces lignes dans la perspective d’un report modal de la route vers le train n’est pas ciblĂ© sur les trajets pertinents Ă  cet Ă©gard.

Enfin, comparer le train et la voiture dans une perspective Ă©cologique, c’est faire comme si la route et la voie avaient toujours Ă©tĂ© lĂ . En ce qui concerne le projet du GPSO, il faut plutĂŽt comparer les chantiers suivant : est-il plus Ă©cologique de construire une infrastructure pour reproduire des liaisons qui existent dĂ©jĂ , ou d’entretenir voire de moderniser les lignes actuelles justement dans l’optique de les rendre plus attractives pour la population aussi bien des mĂ©tropoles que des petites communes ?

Plus d’information sur les impacts du chantier :

Image du chantier de la LGV Bordeaux-Tours - Source

RÉPONDRE À UN BESOIN DE MOBILITÉ ?

DĂšs 2015 les commissaires enqueteurs, garant de l’enquete publique, relevaient dans les Conclusions et avis de la commission d’enquĂȘteGPSO/LN:

622 Un besoin non partagĂ©L’enquĂȘte a connu une forte mobilisation des particuliers mais les diffĂ©rentes composantes de la sociĂ©tĂ© Ă©taient Ă©galement reprĂ©sentĂ©es, en particulier les syndicats professionnels, les associations et les collectivitĂ©s locales. Aucune catĂ©gorie, mĂȘme les entreprises, n’est majoritairement favorable au projet. Les communes rurales sont trĂšs opposĂ©es dans la partie Nord du tracĂ©, plutĂŽt rĂ©signĂ©es au Sud. Au regard de l’enjeu, la commission aurait pu s’attendre Ă  une plus forte mobilisation des soutiens au projet. Au final, la commission n’a pas dĂ©celĂ© l’expression d’un vĂ©ritable besoin de lignes Ă  grande vitesse dans le Sud-ouest.

Les promoteurs du projet parlent pourtant d’un « besoin de mobilité » pour justifier ces lignes Ă  grande vitesse. S’il y a effectivement besoin d’entretenir les lignes existantes qui assurent les mĂȘmes liaisons que celles proposĂ©es par le GPSO, la nĂ©cessitĂ© d’aller plus vite reste Ă  Ă©tablir. Cet article de Julien Milanesi sur l’imaginaire des grandes infrastructures de transport montre que le gain de temps est valorisĂ© socialement dans un cadre institutionnel et social qui bannit l’oisivetĂ©, incite Ă  tenir un compte prĂ©cis de l’emploi de son temps, et Ă©limine pauses et temps morts. De plus, la vitesse est associĂ©e couramment Ă  une intensification des Ă©changes, elle-mĂȘme recherchĂ©e par nos dĂ©cideurs politiques en quĂȘte de croissance Ă©conomique. Mais alors :
  • En quoi l’accĂ©lĂ©ration de nos rythmes sociaux est-elle corrĂ©lative d’un mieux-vivre ou bien-ĂȘtre partagĂ© ?
  • En quoi la croissance Ă©conomique est-elle pĂ©renne, et peut-elle ainsi servir de justification Ă  de nouveaux grands projets ?
📍 Consultez le dĂ©tail des enjeux idĂ©ologiques du projet sur la page dĂ©diĂ©e
Extrait d'un tract distribué par le collectif Extinction Rebellion en février 2023

14 MILLIARDS D'EUROS POUR NOS VRAIS BESOINS

À aucun moment, l’État ou les collectivitĂ©s financeuses ne tiennent compte, dans ce projet Ă  plus de 14 milliards d’euros, des rĂ©els besoins des français ou de leur aspiration Ă  vivre hors des cƓurs mĂ©tropolitains attestĂ©es par de multiples Ă©tudes :
  • IFOP 08/2020 EnquĂȘte d’opinion auprĂšs des habitants des villes moyennes, Villes de France, ANCT, Banque des territoires ;
  • NEXITY, 2020, « Post-confinement : Les Français en attente de plus de nature pour leur habitat » ;
  • Obsoco/Chronos, 2017, Observatoire des usages Ă©mergents de la ville, Obsoco.
 

C’est pourtant bien l’absence de desserte des territoires peu denses par des transports publics adaptĂ©s, dans un contexte de renchĂ©rissement importĂ© (prix du brut) et voulu (taxe carbone) du coĂ»t d’usage de la voiture qui a allumĂ© la flamme des gilets jaunes, puis motivĂ© la LOM [Loi d’Orientation des MobilitĂ©s]. Cette question n’est pas rĂ©solue aujourd’hui, comme l’explique Jean-Pierre Orfeuil dans un dossier complet. C’est un problĂšme pour les populations (les fins de mois) et cela reste une difficultĂ© pour les politiques climatiques : c’est le facteur qui a gelĂ© la taxe carbone Ă  un niveau non contraignant pour les gros pollueurs industriels.

14 milliards d’euros d’argent public ne seraient-ils donc pas mieux investis Ă  traiter les enjeux de dĂ©placement du quotidien qu’Ă  servir l’intĂ©rĂȘt de quelque-uns aux dĂ©placements rapides entre Bordeaux et Toulouse ?

📍  Consultez le dĂ©tail des enjeux sociaux du projet sur la page dĂ©diĂ©e
Graphique des fermetures de petites lignes et gares publié sur un article de Géoconfluences
Carte des trains de nuit, alternative aux grands projets de LGV, proposée par le collectif Oui aux trains de nuit

QU'AVONS-NOUS À PERDRE ?

La Vallée du Ciron, un cas particulier symptomatique

Quelques ressources ci-contre donnent un apercu de la gravitĂ© de la situation : pour gagner quelques minutes entre Bordeaux et Toulouse, on s’apprete a dĂ©truire – entre autre – un sanctuaire inestimable, refuge de biodiversitĂ©, irriguĂ© par tout un bassin versant dont les affluents seraient fragmentĂ©s par cette ligne Ă  grande vitesse.

Des considérations non purement écologiques

L’opposition au GPSO s’exprime Ă©galement au nom de l’appropriation citoyenne des sujets d’amĂ©nagement du territoire. Les collectifs affirment par lĂ  leur volontĂ© de dĂ©cider en commun de la maniĂšre d’habiter un territoire, et leur refus de laisser ces choix d’amĂ©nagement reposer sur des politiques priorisant les retours sur investissement aussi bien du gouvernement que de grands groupes (tels que VINCI qui a beaucoup profitĂ© de la LGV Bordeaux-Tours via son contrat de concessionnaire).
>> Plus d’infos sur les partenariat publics-privĂ©s sur un podcast de radiofrance ou sur le site de Vinci (tiens tiens).

Plus globalement ce qu’il s’agit de dĂ©noncer, c’est le choix d’investissement et les attentes de profits sur des projets dits « de service public » : le transport reste en France, comme les autres secteurs, conditionnĂ© par un impĂ©ratif de croissance et de dĂ©veloppement de mĂ©tropoles « millionnaires ». 

« Le fĂ©tichisme ferroviaire français oublie que l’objectif n’est pas de faire rouler des trains, mais de dĂ©placer des personnes » . 🔗 Lien vers cet article du Monde de juillet 2022

En rester Ă  des critĂšres idĂ©ologiques de croissance, outre le fait que ce n’est pas tenable, dĂ©tĂ©riore aussi nos rapports humains : cela conduit Ă  l’uniformisation de nos modes de vie. Lire par exemple cet article.

ACTUALITÉS

15 septembre 2024 | Autorisation environnementale des AFSB : comment le préfet Guyot va-t-il oser ?

L’enquĂȘte publique environnementale des AmĂ©nagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux s’est tenue du 15 juillet au 28 aoĂ»t. Des collectifs membres de la coordination LGV NON MERCI livrent une premiĂšre analyse des rĂ©sultats. Bien que cette enquĂȘte se soit dĂ©roulĂ©e en plein Ă©tĂ©, elle a rencontrĂ© un vif succĂšs de participation. Les avis Ă©mis Ă©taient massivement dĂ©favorables et couvrent tous les aspects abordĂ©s dans le dossier. Un avis prĂ©fectoral favorable serait reçu comme un Ă©niĂšme dĂ©ni du rejet massif dont le GPSO fait l’objet.

De quoi parlons-nous ? L’enquĂȘte publique environnementale des AFSB est la derniĂšre Ă©tape lĂ©gale avant le dĂ©marrage des travaux, tels que dĂ©frichage, abattage, destruction de nids dans des bĂątiments, etc. PrĂ©vue initialement Ă  partir du 23 juin, elle avait Ă©tĂ© repoussĂ©e entre le 15 juillet et le 13 aoĂ»t, en raison des Ă©lections lĂ©gislatives. Des collectifs et associations opposĂ©s au GPSO*, avec l’appui de nombreux Ă©lus, s’étaient mobilisĂ©s pour obtenir une prolongation de cette enquĂȘte jusqu’au 28 aoĂ»t.

La participation a Ă©tĂ© importante. Des membres de la coordination LGV NON MERCI ont rĂ©coltĂ© systĂ©matiquement les avis dĂ©posĂ©s. Au 28 aoĂ»t, juste avant la clĂŽture, plus de 2500 avis avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s. Avec plusieurs centaines d’avis dĂ©posĂ©s les tous derniers jours – au retour des vacances !


Plus de 90% des avis sont dĂ©favorables. La lecture des avis rĂ©vĂšle que moins de 100 sont favorables au projet. De qui Ă©manent-t-ils ? des communes ou de dĂ©partements convaincus que les AFSB vont permettre le dĂ©veloppement « dĂ©carbonĂ© » des trains du quotidien et la mise en place de la ligne nouvelle LGV vers Toulouse ou bien dĂ©velopper l’économie locale (dĂ©partement des Landes, Agen, Grand Montauban, Bordeaux MĂ©tropole). Ces avis Ă©manent Ă©galement d’associations ou de groupements dĂ©fendant de maniĂšre Ă©vidente leurs intĂ©rĂȘts privĂ©s (CCI Bayonne Pays Basque, Eurosud Team, SGPSO).

Le rĂ©sultat est Ă©crasant : c’est plus de 90% d’avis dĂ©favorables*, soit aux AFSB, et/ou Ă  la LGV Bordeaux Toulouse, et/ou au GPSO tout entier. L’opposition des citoyens et des communes pĂ©ri-urbaines et rurales, notamment de Gironde, est gĂ©nĂ©rale. Des contributions trĂšs instructives et complĂštes ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es par des associations et collectifs (Trans’cub, LGVEA, Amis du Barthos, Amis de la Terre, CADE, Sepanso, etc.) mais aussi par de nombreux Ă©lus (dĂ©putĂ©s, conseillers dĂ©partementaux, sĂ©nateurs, etc.)

L’utilitĂ© publique des AFSB est toujours au cƓur du problĂšme. L’utilitĂ© publique n’est pas l’objet de l’enquĂȘte environnementale. En revanche, pour autoriser la destruction d’espĂšces protĂ©gĂ©es, des raisons impĂ©ratives d’intĂ©rĂȘt public majeur doivent ĂȘtre Ă©tablies. Par ailleurs, la sĂ©quence Eviter, RĂ©duire, Compenser doit ĂȘtre respectĂ©e et la recherche sincĂšre d’une alternative doit ĂȘtre dĂ©montrĂ©e. De nombreux avis dĂ©favorables Ă  l’autorisation environnementale des AFSB remettent directement en cause ces raisons impĂ©ratives et ont d’excellents arguments pour utiliser les voies existantes. Y compris pour aller de Toulouse Ă  Paris et mettre fin Ă  l’usage de l’avion entre ces deux villes…

L’importance des nuisances (comme le bruit trĂšs souvent citĂ©), la destruction de la biodiversitĂ© et la compensation illusoire des impacts environnementaux font
Ă©galement l’objet de nombreux avis. Les AFSB sont une rĂ©elle menace pour des zones naturelles trĂšs riches en biodiversitĂ©, sans espoir de compensation. Des villes seront coupĂ©es en deux, avec un impact majeur sur la vie quotidienne des riverains. Beaucoup de personnes, ne contestant pas la nĂ©cessaire « dĂ©carbonation » des mobilitĂ©s, questionnent nĂ©anmoins la politique globale des transports que reprĂ©sente ce projet.

Les AFSB sont justifiĂ©s seulement parce qu’ils seraient indispensables aux LGVs vers Toulouse et Dax, et aucune preuve chiffrĂ©e n’est apportĂ©e pour dĂ©montrer qu’elles favorisent le report modal vers le rail ou la circulation des TER. Les bilans de gaz Ă  effet de serre Ă©mis (avant et aprĂšs projet) faisant partie de l’enquĂȘte, l’obstination de SNCF RĂ©seau Ă  ne pas actualiser ses chiffres de circulation questionne


La lecture de tous ces avis est Ă©difiante, et l’entĂȘtement des porteurs du projet apparait pour ce qu’elle est : un passage en force pour construire une infrastructure
dĂ©connectĂ©e des enjeux de mobilitĂ© et des aspirations des habitant.es du territoire. Dans ce contexte, un avis favorable Ă  l’autorisation environnementale des AFSB sera reçu comme une provocation.

*AFSB Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux
*GPSO Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest
PrĂ©cision : environ 950 avis dĂ©favorables sont issus d’une campagne lancĂ©e par l’association cyberacteurs, «fĂ©dĂ©ratrice d’Ă©nergies au service de la protection de l’environnement, des droits de l’ĂȘtre humain et de la Paix» (lien hypertexte https://www.cyberacteurs.org/accueil/index.php). Ces avis, venant de toute la France, mais tous identiques, ne sont pas comptabilisĂ©s pour calculer les 90% d’avis dĂ©favorables.


7 octobre 2024 | Récap' des récents chamboulements des pro-LGV

Les promoteurs du projet de lignes a grande vitesse dans le sud-ouest s’activent avec hardiesse pour faire avancer leur projet et instaurer le fait accompli. A la manoeuvre, le prĂ©fet coordinateur du projet Pierre AndrĂ© Durand et Alain Rousset, qui professent quelques beaux mensonges en confĂ©rence de presse le 7 octobre. L’instrumentalisation des medias joue ainsi a plein, raison pour laquelle un dĂ©cryptage s’impose !

 JEU DE DUPE | D’aprĂšs les coordinateurs du projet, le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest devrait dĂ©sormais s’appeler ‘Ligne nouvelle Sud-Ouest’ pour « mieux montrer que la liaison ferroviaire est en phase opĂ©rationnelle » et parce que l’on passe « du projet au chantier ».

👉 Avec ce tour de passe passe sur les acronymes, on oublierait presque que pas une seule machine n’avance aujourd’hui sur le tracĂ© des lignes Ă  grande vitesse. En effet, seuls les amĂ©nagements ferroviaires au sud de bordeaux et au nord de toulouse, prĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment des lignes nouvelles dans le dĂ©coupage du projet, sont officiellement autorisĂ©s Ă  entrer en chantier.

‌ Si les expropriations et destructions de maisons sur ces opĂ©rations sont effectivement advenues de force, les travaux sont loin d’ĂȘtre entĂ©rinĂ©s. 5 recours juridiques sont en cours d’instruction, les Ă©lu.e.s et habitant.e.s s’opposent de plus en plus massivement aux amĂ©nagements prĂ©parant l’arrivĂ©e des LGV, et des Ă©cureuils bloquent les abbattages d’arbre depuis le 1er septembre. Or le dĂ©frichage est la premiĂšre Ă©tape du chantier, elle bloque tout le reste.

OMBRE ECONOMIQUE | Le coordinateur du rĂ©seau europĂ©en – Carlo Secchi – tente de rassurer les pro-LGV en affirmant que les investissements en faveur des infrastructures ne comptent plus dans le deficit budgĂ©taire de l’Etat. 

👉 Le plan de financement Ă©tant notoirement des plus bancal, et attaquĂ© en justice par deux recours au Tribunal Administratif de Toulouse, il faut surtout voir dans ces propos le miroir d’une cetaine inquiĂ©tude, celle des acteurs Ă©conomiques, quand a la faisabilitĂ© du projet. A mesure que son irrationalitĂ© Ă©conomique devient patente, les pro-LGV s’inquiĂštent des milliards qui manquent encore Ă  l’appel…

ENCORE ET TOUJOURS, LES PROPOS MENSONGERS D’ALAIN ROUSSET | Le PrĂ©sident de RĂ©gion a fait quelques sorties pour justifier un projet que tout porte Ă  qualifier d’anachronique :

PremiĂšrement, rĂ©nover la ligne existante coĂ»terait selon lui « aussi cher que la LGV« , soit plus de 15 milliards d’euros.
👉 Un enfant saurait douter d’une telle affirmation : le budget total du projet revient plus cher que le dĂ©ficit de 13,5 milliards d’euros annoncĂ© pour 2030 et qui a servi Ă  justifier la rĂ©forme des retraites !

Selon lui aussi, le réseau serait saturé, on ne « peut plus faire rouler un TER de plus vers Langon » et la LGV serait la seule solution à la décarbonation des transports.

👉 On peut alors se demander comment s’en sortent nos voisins suisses qui font circuler 670 trains par jours sur trois voies alors que la projection des AFSB est d‘une centaine de trains par jour Ă  l’horizon 2032, en comptant le Service Express Metropolitain, qui se met en place en dehors du projet soumis a la dĂ©claration d’utilitĂ© publique ;

👉 On peut aussi questionner la rationalitĂ© de construire 15 milliards d’euros de voies supplĂ©mentaires pour rĂ©soudre le bouchon ferroviaire de Langon, et questionner la censure opĂ©rĂ©e sur l’alternative de rĂ©habilitation des voies existantes au sud de Bordeaux (Ă  Beautiran) pour rĂ©soudre cette problĂ©matique a moindre frais

Enfin, les LGV permettraient « moins d’avion, moins de camions » pour « respecter nos engagements climatiques« 

👉 Sauf que :

  • La LGV Paris-Bordeaux a montrĂ© qu’une LGV supplĂ©mentaire n’avait aucune incidence sur la croissance de l’aĂ©rien (l’aĂ©roport de Bordeaux est d’ailleurs en pleine extension) ;
  • L’approvisionnement du chantier va supposer un trafic supplĂ©mentaire sur les axes routiers par camions de 15%, non comptĂ© au bilan carbone du projet (non plus le coĂ»t carbone des extensions de carriĂšre ou la destruction de 2850 ha de forĂȘts puits de carbone) ;
  • Le dĂ©clin du fret ferroviaire est continu depuis des dĂ©cennies malgrĂ© la construction de 2800km de LGV depuis les annĂ©es 80.


FUIR DEVANT L’EVIDENCE | Par ailleurs, devant les arguments des opposants au projet de lignes Ă  grande vitesse, les promoteurs se dĂ©robent.
C’est ce qui s’est produit pas plus tard que le 5 octobre Ă  La Reole, oĂč Alain Rousset a annulĂ© sa venue Ă  l’Ă©vĂ©nement socialiste Place Publique portĂ© par RaphaĂ«l Glucksman, suite Ă  l’interpellation des membres du collectif LGV Desrailha rappelant les aberrations des LGV Bordeaux-Toulouse et Dax.

👉 C’est une facon parmi d’autres, pour les collectifs, de remettre sur le devant de la scĂšne ce qui est trop facilement occultĂ© par les promoteurs du projet : 92% des habitant.e.s ont donnĂ© un avis dĂ©favorable au projet en septembre dernier dans l’enquĂȘte publique environnementale !

QUI SOMMES-NOUS / C'EST QUOI CE SITE ?

Site « ressource »

Ce site a pour but de partager les ressources et les informations concernant le projet du GPSO et les activitĂ©s des diffĂ©rents collectifs contre le projet de LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse. Il doit permettre Ă  toute personne souhaitant s’informer ou s’investir de trouver facilement les informations et les contacts utiles Ă  la mobilisation.

… rĂ©alisĂ© depuis le mouvement de lutte !

L’ensemble des collectifs, constituant un rĂ©seau d’opposants sur le territoire nĂ©o-aquitain, est prĂ©sentĂ© sur une page dĂ©diĂ©e de ce site. Vous pouvez directement rejoindre le mouvement de lutte en rentrant en contact avec ces derniers ou en contribuant d’une autre façon ici.
3/6/23 - Pose d'une banderole devant le ChĂąteau MĂ©jean, situĂ© sur le tracĂ© de la LGV, rachetĂ© par la SNCF. Initiative prise Ă  l'occasion du rassemblement Ă  St MĂ©dard d'Eyrans oĂč se tenait la premiĂšre assemblĂ©e LGV NON MERCI. Cette rencontre signait le dĂ©but de la fin de ce projet destructeur.