Ce projet suppose la construction de nouvelles infrastructures énergétiques (par exemple, le projet Horizeo) pour alimenter la course au « toujours plus vite » que le GIEC nous somme pourtant de stopper rapidement. Peut-on concilier vitesse et sobriété énergétique ?

 

Aller plus vite et consommer plus

La croissance économique notamment mesurée à travers le PIB est basée sur la consommation d’énergie et l’extraction de ressources minières. Historiquement, les sources d’énergie se sont accumulées.
 
 
Or la consommation d’énergies fossiles entraine une accumulation de CO2 (entre autres) dans l’atmosphère et un réchauffement du climat.
Il est urgent de décroitre nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation d’énergie est au coeur du problème. L’électricité produite de manière renouvelable peut être utile mais l’urgence climatique requiert de limiter nos consommations.
Or une LGV consomme plus d’électricité qu’un même TGV qui roulerait plus doucement sur des voies rénovées. En effet, plus de vitesse, c’est plus d’énergie consommée : c’est le sens de la célèbre formule d’Einstein.
C’est donc une mauvaise option de déplacement au vu de l’urgence climatique.
 
En effet, la consommation d’électricité croît en fonction de la vitesse. Ainsi quand un TGV passe de 160 à 320 km/h, l’énergie consommée par la traction est démultipliée. Ce sont notamment les forces de freinage qui deviennent très importantes et mobilisent un surplus d’énergie pour maintenir le train à forte vitesse.
En termes de consommation générale,  les trains consomment aussi pour la climatisation et l’éclairage et cette consommation se réduit si le temps de trajet se réduit. Ainsi la consommation totale ne croît pas exactement en fonction du carré de la vitesse, comme on peut parfois le lire, mais elle est tout de même bien plus importante à 320km/h qu’à 160 !
 

Quel lien avec le projet Horizeo ?

Faire des choix de sur-consommation énergétique entraine de devoir produire plus d’électricité renouvelable, par exemple via la construction de « champs » de panneaux photovoltaïques, qui viennent remplacer la forêt, par exemple dans les Landes de Gascogne (projet Horizeo par exemple).
Or, remplacer des forêts par des panneaux photovoltaïques compromet le rôle joué par les forêts pour stocker le CO2.

Mais c’est également un problème lié au renforcement synergique des énergies, une hypothèse exposée par Vincent Mignerot, constatant que les énergies renouvelables soutiennent finalement le fonctionnement des sociétés thermo-industrielles en contexte de plus grande difficulté d’approvisionnement en pétrole, charbon et gaz, et en autorisent ainsi une exploitation prolongée et plus importante.