L’objectif de ce nouveau partenariat est de constituer des réserves foncières : la Safer Nouvelle-Aquitaine va mettre en place une veille foncière destinée à identifier les opportunités d’acquisitions de terrains, afin de constituer des réserves foncières compensatoires, sur une bande de 20 km de large centrée sur le tracé du GPSO. 290 communes, situées dans les départements de la Gironde, des Landes et du Lot-et-Garonne, sont concernées.
Déjà 80 hectares ont d’ores-et-déjà été identifiés en complément de plus de 200 hectares maîtrisés pour les besoins compensatoires du projet.
Ainsi la fable de la compensation environnementale suit son cours, comme si artificialiser 4800 hectares de terres, le premier projet d’artificialisation de terres de toute la Région Nouvelle-Aquitaine, pouvait se « compenser »… Nombres d’articles sont d’ailleurs parus ces dernières semaines concernant les grands projets dispensés de respecter la loi Zero Artificialisation Nette.
En même temps le député du Gers qui était rapporteur de la loi Climat et Résilience dont est issue la ZAN est pro-GPSO. Jean-René Cazeneuve (par ailleurs connu pour ses intimidations sexistes à l’Assemblée) se félicite aujourd’hui de la dérogation permise à ce projet « de désenclavement » qui, rappelons-le, ne desservirait aucune commune du Gers !
La Dépêche tente d’expliquer les choses en précisant qu’avec ces dérogations à la ZAN « l’État a souhaité apporter de la souplesse dans le dispositif prévu par la loi Climat et résilience, notamment pour les projets « les plus structurants et les plus consommateurs d’espaces pour les régions. » Traduction : plus c’est gros, plus ça passe !
Article
Les défenseurs de la ligne de chemin de fer Agen-Périgueux se sont réunis avec les maires concernés en Dordogne représentés par le 1er vice-président de Fumel-Vallée du Lot en charge de l’infrastructure et des grands projets et Christian Léothier, maire de Belvès.
« On a vraiment l’impression de tourner en rond et de ne pas être écouté » explique Jean-Jacques Brouillet. « Nous sommes allés voir tout le monde : Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine, le ministère des transports, le préfet, les responsables de la SNCF. Nous avons envoyé des courriers. Bref, nous avons tout fait, et ce depuis des années. Et les seules réponses sont : nous allons lancer des études. Mais rien de concret, juste des études qui coûtent cher et profitent à ceux qui les font ».
« On nous explique que la fréquentation de cette ligne est en baisse. Mais la faute à qui ? Quand des trains sont annulés à la dernière minute, quand il n’y a pas de conducteurs ou de contrôleurs disponibles, quand des horaires sont tout simplement supprimés par les SNCF, quand les gens se retrouvent devant une porte close quand ils veulent aller à Agen sans prendre leur voiture, ou tout simplement parce qu’ils n’en ont pas… C’est le serpent qui se mord la queue. Et puis on dit bien, quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. C’est exactement ce qu’il se passe avec cette ligne. On dirait que tout est fait pour la faire disparaître. Alors maintenant, on va arrêter d’être en mode doux. C’est pour décider des actions à mener que nous nous sommes réunis« .
Comme eux, de nombreux collectifs dénoncent l’abandon des lignes existantes au profit des projets de lignes à grande vitesse. LGV NON MERCI a à cœur de relayer ces témoignages, et pourquoi pas de fédérer davantage de collectifs qui se battent pour l’entretien de l’existant plutôt que pour la création de lignes nouvelles qui ne profiteront qu’aux plus aisés ou aux grands groupes du BTP !
En effet, en roulant la nuit, ces trains bénéficient « d’une électricité bas carbone en heure creuse la nuit« . De plus, la vitesse des trains de nuit (100 km/h en moyenne contre 300 km/h environ pour les TGV) « réduit fortement la consommation énergétique et l’usure des voies« , notamment car la résistance à l’avancement est proportionnelle à la vitesse (5 fois plus petite à 100km/h qu’à 300km/h).e
De plus, même si un TGV fait plus de parcours dans la journée qu’un train de nuit, les auteurs confirment que « cela ne permet pas de compenser les effets précédents« .
Pour le cabinet Objectif Carbone, la France et l’Europe sont donc à l’heure des choix. « L’UE subventionne déjà fortement la construction de LGV (lignes à grande vitesse). Un lobbying intense vise à obtenir le financement public de 550 milliards d’euros par l’UE pour un nouveau réseau TGV. Au même moment, le parlement européen a poussé la Commission à lancer un plan pour les trains de nuit… mais qui est resté sans financement« .
« L’UE semble donc pour l’instant promouvoir davantage la grande vitesse au détriment du train de nuit. Au niveau national, l’État prévoit de cofinancer 14 milliards d’euros pour la LGV Bordeaux-Toulouse et 30 milliards pour Lyon-Turin, et tergiverse pour investir une somme bien moindre, de l’ordre de deux milliards, pour relancer 20 à 30 lignes de trains de nuit qui permettraient de créer un réseau maillé pour relier les régions les unes aux autres et les connecter avec les pays voisins« , souligne le cabinet.
C’est que les trains de nuit sont beaucoup moins rentables que les TGV pour lesquels on peut multiplier les trajets et donc les ventes de billets, tandis que les trains de nuit immobilisent le matériel roulant le jour et rend les lignes déficitaires…
Ainsi si la SNCF se dit enthousiaste pour les trains de nuit, il n’y a aucune ambition politique pour y inciter davantage…
1 – Le CADE appelle les élus à se mobiliser pour l’alternative à la LGV du GPSO: si la ligne existante était modernisée (elle est déjà rénovée), cela apporterait de la sécurité, un meilleur cadencement, plus de capacité, de la fluidité, de meilleures performances, et pour un moindre coût environnemental et financier.
En particulier le CADE demande la mies en place du système ERTMS sur cette ligne, dont l’UE est financeur : « L’ERTMS géolocalise les trains en temps réel. Cela permet de connaître, à tout moment, leur position et leur vitesse, et ainsi d’optimiser le trafic. Cette technologie est donc synonyme de plus de trains et d’une amélioration de la ponctualité. Pour prendre une image, c’est comme si vous aviez un limiteur de vitesse très sophistiqué à bord, qui adapte en temps réel la vitesse maximale du train en fonction du trafic et des conditions de circulations (courbes, tunnel…). En option, ce limiteur de vitesse peut être complété d’un régulateur, qui pilote alors la vitesse optimale du train. »
2 – Appel aux Landais à ne plus être pris pour des idiots !
Le CADE nous explique la rhétorique aberrante qu’ils subissent : « On voudrait désenclaver Mont-de-Marsan« , disent les élus qui ont voté pour que nous payions l’impôt LGV. Or, cette préfecture a déjà une gare moderne, qui fait la jonction avec la ligne existante par Morcenx ; elle n’est donc pas « enclavée », (dotée en outre, non loin, de l’inutile et coûteuse A65 dont on ne voulait pas non plus…Elle est d’ailleurs sous-fréquentée, nous avions raison!). Cette ligne, si elle ne peut être techniquement dotée de catenaires et électrifiée, pourrait être rénovée par un système d’évitement, voire recevoir un train autonome électriquement : alternative d’amélioration de la fluidité non étudiée, à l’évidence ! Par ailleurs les TER arrivent déjà à Mont de Marsan…
Un article des « Amis de la Terre Landes » parle, à point nommé, de « la licorne » du désenclavement espéré pour Mont de Marsan : cette association présente dans l’article sur la « Gare des pignes » la future gare LGV prévue à Lucbardez bien au Nord : pour gagner du temps en train, il faudra faire des kilomètres dans la pampa landaise…en voiture… pour rejoindre la gare « grande vitesse »…
NB : on parle ici pour Mont de Marsan Agglo d’une dépense de 21,7 millions €, soit 540 000/ans durant 40 ans. Sans oublier la dette de la LGV Tours-Bordeaux d’un montant de 7,7 millions € soit 385000/ans sur 20 ans. Plus d’information dans cet article.
LU SUR LE FACEBOOK NONLGV33 – « une des questions posées par ODOXA pour son sondage : « Pour vous, un tel projet ferroviaire est positif pour l’environnement parce qu’il limitera les trajets en voiture pour favoriser ceux en train ? ». On se rend bien compte que la question est déjà complétement orientée… et qu’ils ont bien oublié de préciser que le projet va détruire 4800 hectares et libérer 4.5 millions de tonnes de C02… »
Question sondages, ACRIMED, l’observatoire des médias, décrit fort bien une plaie de notre temps: le pouvoir des « sondologues », à savoir ceux qui produisent des sondages toujours présentés comme neutres et d’intérêt général, sondages repris en boucle par des médias qui se copient les uns les autres, ce qui favorise l’oubli de la seule question qui vaille : qui paie le sondage ? Car le sondeur est un vendeur ; il agit donc sur commande et est rétribué pour cela, ce qu’il ne nous dit pas (le fourbe): mauvais esprits que nous sommes, nous pourrions alors penser que le sondage est fait sur mesure, afin d’obtenir la réponse attendue par celui qui paie. Selon Acrimed, « …la véritable fonction sociale de ces oracles des temps modernes : traduire à destination du grand public les préoccupations et les volontés des « élites » dirigeantes – qu’elles soient au service d’intérêts privés ou de l’appareil d’État ».
Et à ce point de la réflexion, une seule question nous vient : mais qui donc a payé le sondage pour prouver le plébiscite de la LGV du GPSO, avec un résultat dont les médias ont rendu compte avec zèle, vite oublieux du résultat de l’enquête publique ?
Odoxa nous le dit, c’est obligatoire : « Dans le cadre de sa stratégie de communication et de son rôle de maître d’ouvrage, SNCF Réseau (Agence GPSO) a souhaité évaluer l’opinion du grand public sur le GPSO au travers d’un sondage. SNCF Réseau a proposé à la Société du GPSO de s’associer à la démarche et, après consultation des partenaires, a mandaté ODOXA pour réaliser ce sondage. »
…Précisons que c’est avec notre argent de contribuables notamment, que la Société de financement du GPSO a donc, en responsabilité, commandé avec l’Agence GPSO les questions visant à conforter leur projet.
Lien vers le sondage Odoxa // Article précédent du CADE sur ce sujet.
C’est le retour de la Sarabande ! Tout juste arrivés de La Grande Vadrouille, et plus déterminés que jamais, les collectifs membres de LGV NON MERCI en lutte contre les lignes à grande vitesse Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse vous donnent rendez-vous en Lot-et-Garonne. StopLGV47 vous prépare deux jours de mobilisations festives, familiales et citoyennes.
📍 De Saint-Michel-de-Castelnau à Viannes dans le Lot-et-Garonne
📅 Les 25-26 mai 2024
Au programme du weekend : convois, vélorution, stand d’informations, prises de parole des collectifs et élu.e.s, concerts, débats, balade naturaliste… Evoquons ensemble les prochains temps forts du mouvement contre les lignes LGV. L’automne 2024 marquera un tournant décisif dans notre combat.
Programme et autres informations venir sur https://www.lgvnonmerci.fr/sarabande/. D’ici là pour soutenir StopLGV47 :
- 🔗 lien vers la cagnotte
- contacter le collectif ou participer en tant que bénévole à la Sarabande : 💌 lasarabande2@mailo.com