Le GPSO, au sein de centaines de projets structurants qui candidataient pour les aides financières, n’a pas été retenue comme prioritaire par la Commission européenne dans le cadre de son appel à projets 2021 du Mécanisme pour l’Interconnexion en Europe (MIE).

Fin juin 2022, Karima Delli, présidente de la Commission transports au Parlement européen, déclarait : « Nous n’avons pas retenu le projet de nouvelle ligne à grande vitesse GPSO. Il nous a semblé que des alternatives, fondées sur les lignes existantes, permettraient de diminuer fortement l’empreinte environnementale du projet et seraient plus utiles à la mobilité quotidienne des habitants.»

Or comme le souligne Pierre Hurmic (maire de Bordeaux), “La subvention européenne comptait pour 20% du plan de financement du GPSO, estimé à plus de 14 milliards d’euros, soit 2,8 milliards. Après avoir imposé aux collectivités un calendrier précipité de vote de leurs participations financières, et avoir demandé une avance financière à la Région Nouvelle Aquitaine, l’Etat doit aujourd’hui prendre acte qu’il faut arrêter ce grand projet inutile et destructeur de la biodiversité“.

Le renouvellement de la commission Transport de l’Union Européenne est attendu pour 2024. Les jeux politiques menant bon train, des annonces gouvernementales de début 2023 laissaient croire au report du GPSO d’au moins deux ans : dans quel but ? Attendre une Commission Europénne plus favorable à ce grand projet inutile ?

Pour rappel, l’Union Européenne accorde des financements à ce type de grands projets ferroviaires principalement pour deux objectifs : 1/ pour des lignes qui doivent servir au fret et donc au report modal des camions sur le rail ou 2/ pour des lignes transfrontalières, permettant la connexion des grandes métropoles européennes (et intensifier les échanges, favoriser le “grand” marché européen).

Concernant le premier point, le fret ferroviaire, celui-ci est en déclin continu depuis les années 2000 malgré la construction de plusieurs milliers de kilomètres de LGV sur la période 2000-2020. En construire davantage encore ne semble pas pouvoir changer la donne : de fait, ce déclin a pour cause la faible maturité du secteur logistique pour le transport de marchandises par le rail. Le secteur est conçu pour la route, à côté desquelles sont construits les entrepôts, expréssément.

Concernant le second point, le projet de liaison inter-métropoles européennes semble bien mal en point étant donné le report à nouveau justifié par le Conseil d’Orientation des Infrastructures dans son dernier rapport en 2023, de la phase 2 du GPSO : le tronçon Dax-Espagne et le raccordement des LGV avec le système espagnol jusqu’à Madrid. Sans liason transfrontalières, les subventions européennes deviennent caducs.