Les grands projets d’infrastructure de lignes à grande vitesse présentent des écueils récurrents documentés dans des rapports officiels. Notmament :


Par ailleurs, l’analyse mondiale des “mégaprojets” (les projets supposant des investissements dépassant le milliard d’euros, d’infrastructure conséquentes) est encore plus alarmante : les estimations initiales de coût sont toujours, en matière de grands
projets, et notamment ferroviaires, largement dépassées. Les travaux d’un expert international, Bent Flyvbjerg l’ont montré, avec une moyenne de +50 % dans le monde. 

Le budget du GPSO étant en cours d’actualisation pour la deuxième fois de son histoire, et avant même que les travaux n’aient commencé, il est mal parti pour contre-dire cette tendance. Son cousin anglo-saxon le High Speed 2, un projet de lignes à grande vitesse au Royaume-Uni, suit le même destin : son budget a explosé en passant de 30 milliards initialement à 100 milliards en 2023. Le premier ministre du Royaume-Uni a finalement décidé, en septembre 2023, d’abandonner un tronçon complet du projet de cette lignes ferroviaire à grande vitesse qui devait relier Londres au Nord du pays. Dernier exemple, plus proche, celui de la LGV Paris-Bordeaux passé d’une enveloppe de 3,8 milliards à 7,8 milliards.

Une consultation des bilans LOTI en France serait utile pour préciser ce point. L’État et le maître d’ouvrage (SNCF Réseau) ont l’obligation de publier ces bilan socio-économiques des projets ferroviaire pour faire état des observations avant/après des projets : c’est-à-dire comparer les avantages attendus aux résultats obtenus. Or sur les 4 derniers projets de ligne à grande vitesse, notamment la LGV Bordeaux-Tours, l’État a refuser de publier les bilans LOTI. Les collectifs opposés à la LGV Lyon-Turin présentant des enjeux proches du GPSO forment un recours pour en demander la publication et attendent à date une réponse.

À ces dépassements de budgets devraient également s’ajouter les dommages collatéraux comme les propriétaires de vignobles indemnisés chaque année pour “compensation” des dommages subis, concernés également par le projet de LGV Montpellier-Perpignan qui suit le même calendrier que le GPSO.

Aujourd’hui les médias avancent des sommes allant de 14 à 28 milliards d’euro pour rejoindre Toulouse, Bordeaux, et Dax, avec comme politique “on commence les travaux et on verra bien ensuite”.