Carte des trains de nuit, alternative aux grands projets de LGV, proposée par le collectif Oui aux trains de nuit
Graphique des fermetures de petites lignes et gares publié sur un article de Géoconfluences
Graphique des fermetures de petites lignes et gares publié sur un article de Géoconfluences
L’hypocrisie d’une augmentation de service sur les TER pour “assurer les correspondances” de la LGV : où est la priorité ?
 
On lit dans la communication officielle pour la LGV Dax-Bordeaux-Toulouse que les lignes nouvelles sont intéressantes car elles augmentent les
services de train du quotidien. Et comment ? Simplement en calant les horaires de ceux-ci sur les horaires de passages des LGV en gare, pour assurer les correspondances. À l’occasion, s’il y  a un trou, on pourra ajouter un TGV, pourquoi pas. Mais la démarche joue dans un sens complètement avec le discours sur la “priorité donnée aux trains du quotidien”. Si tel était le cas, on ne se contenterait pas d’augmenter le service TER à l’occasion de l’arrivée d’une LGV !
 
De fait, une LGV ne peut améliorer les mobilités sur un territoire car un train qui ne s’arrête pas dans les petites gares ne pourrait permettre pas une mobilité depuis celles-ci ! Une large partie de la population reste contrainte d’utiliser la voiture, avec le coût que cela suppose, en favorisant l’engorgement routier des grandes villes.
 

Par ailleurs le collectif Trans’CUB cite des points précis où l’on démontre que la LGV se fait au détriment des trains du quotidien.

En effet les trains du quotidien sont plus particulièrement impactés par les aménagements ferroviaires intégralement conçus pour s’accorder avec les LGVs. Or les aménagements ferrovaires au Sud de Bordeaux, souvent cités indépendamment dans la presse comme des projets d’amélioration des transports du quotidien, seraient tout l’inverse :

La région Nouvelle Aquitaine a prétendu qu’avec 3 voies on obtiendrait un service de meilleure qualité mais n’a jamais expliqué comment on circulerait sur ces 3 voies entre la sortie de Bordeaux et le km 14 (début de la LGV).

Sur les 2 voies extérieures, circuleront les TGV, les TER Bordeaux-Agen, Bordeaux-Marmande et le fret. Ils pourront atteindre comme aujourd’hui la vitesse maximale de 160 km/h. Et les TER Bordeaux-Langon et Langon-Bordeaux, vous me direz, où vont-ils passer ?
Uniquement sur la voie centrale qui va être exploitée comme une voie unique. Les TER Bordeaux-Langon et Langon-Bordeaux n’auront ainsi plus qu’une voie de circulation au lieu de 2 voies. Et, pour que les trains puissent se croiser, on va créer une 4ème voie au niveau des gares actuelles, c’est-à-dire Bègles, Villenave d’Ornon, Cadaujac et St Médard d’Eyrans.
1) Les TER Bordeaux-Langon et Langon-Bordeaux ne pourront circuler que sur cette voie centrale et au lieu de pouvoir circuler comme aujourd’hui à 160 km/h, ils ne circuleront au mieux qu’à 120 km/h avec, en plus, l’ennui de devoir se croiser donc, le temps de parcours de ces trains sera augmenté ;
2) En 2022, on a 58 TER qui s’arrêtent au total 451 fois. Avec les AFSB (Aménagements Ferroviaires au Sud de Bordeaux), on n’aura plus que 54 TER donc 4 TER en moins et on circulera à 120 km/h et ces 54 TER ne s’arrêteront que 414 fois, donc les gares seront moins bien desservies ;
3) Les TER omnibus circuleront à la vitesse maximale de 120 km/h au lieu de 160 km/h et de plus il faut tenir compte du temps perdu lors des croisements ;
4) Les TER omnibus seront moins souvent à l’heure qu’aujourd’hui compte tenu que, quand on circule en voie unique, on a davantage de contraintes que quand on circule sur 2 voies.
Comment améliorer la circulation des trains entre Bordeaux et Langon ? Il faut savoir que SNCF actuellement est en train de refaire la gare de Cestas Gazinet sur la ligne Bordeaux-Dax et de l’améliorer pour en faire une gare comme celle que Trans’CUB propose pour l’aménagement de la gare de Beautiran, qui coûterait environ 50 millions (au lieu de 1 milliard pour les AFSB). Et cela augmenterait la capacité de la ligne et supprimerait le prétendu bouchon entre Bordeaux et Langon.