Si la métropolisation hérite des aspects négatifs – car insoutenables – du néo-libéralisme qu’elle fortifie par ses logiques concurrentielles et par ses liens avec le secteur à gros profits et gros enjeux écologiques du BTP, elle est également indésirable en soi de part ses conséquences sur nos rythmes et modes de vie (accélération, aliénation), et l’incapacitation politique des habitants qu’elle génère : elle favorise de fait le hors jeu politique des populations reléguées au rang de spectateurs (et l’on renvoie ici à la lecture de La Société du spectacle, de Guy Debord).

C’est ce qu’expose très bien le podcast Avis de tempête dans son épisode sur « les métropoles tentaculaires« , Guillaume Faburel dans son essai de 2018 « métropoles barbabres » ou encore Harmut Rosa dans ses travaux publiés sous l’ouvrage « Accélération » (voir les liens ci-dessous) : l’intensification des connexions, la multiplicité des stimulis sensoriels, l’accélération des flux logistiques, le contrôle et la surveillance accrue pour les réguler, les échanges impersonnels et voire artificiels dans les zones très densément peuplées, dont la métropole est l’emblême, en font des lieux d’aliénation, des lieux barbares. Cela s’incarne notamment par l’incapacité des populations à « habiter » l’espace, à se l’approprier, à s’y définir comme acteur, et donc à se penser comme sujet politique.

Cette dépossession permet aux logiques capitalistes, marchandes, libérales, de s’autonomiser tout en entraînant l’ensemble de la société dans leur dynamique propre, leur valeur auto-générée, sans cesse renouvelée et ainsi dépourvue de sens. Pour exemple : les loyers indécents pratiqués dans les grandes villes, contre tout acquis du droit au logement (on se loge désormais en ville selon « ce que l’on peut se permettre », et si c’est insalubre, cela fera l’affaire de certains).
 

Face à cette aliénation, des contre-projets de société émergent. Nous pouvons notamment citer le concept de biorégionalisme popularisé en France par Mathias Rollot et Marin Schaffner notamment (voir l’entretien « Qu’est-ce qu’une biorégion ? » publié en Openedition).

 
Ces liens et cette analyse peuvent alors être résumés dans le schéma suivant :