La Vallé du Ciron, un cas symptomatique des destructions engendrées par le projet du GPSO
La Vallée du Ciron, éloignée des grands axes de circulation et par endroits difficilement accessible, est restée en partie à l’écart de l’exploitation industrielle du pin. Il en résulte la présence précieuse de forêts de feuillus et un peuplement plus âgé, riche et mixte : chêne, tilleul, érable, hêtre, bouleau, peuplier noir, saule, aubépine, genévrier, houx… D’ailleurs dans les ripisylves du Ciron, on note 2 degrés de moins que dans le reste du secteur : c’est un véritable refuge climatique !
Par ailleurs la hêtraie qui borde les rives du Ciron est un joyau : cette niche écologique date de 40 000 ans, elle est plus âgée que la grotte de Lascaux (25 000 ans). La plus ancienne forêt de France mériterait un classement au Patrimoine Mondial de l’Unesco, comme d’autres hêtraies européennes. On peut d’ailleurs s’interroger sur le fait que la France n’ait jamais proposé cette hêtraie au classement… Après avoir survécu à la dernière glaciation, est-il imaginable que, cernée par les bulldozers, elle disparaisse pour gagner quelques minutes sur une ligne de train ?
Or, c’est toute la continuité écologique encore préservée du Ciron qui serait anéantie par plus de 70 km de lignes nouvelles et 3 viaducs pour cette seule vallée. Le triangle de Bernos-Beaulac avec ses multiples viaducs se trouve juste en amont de la hêtraie. Ces aménagements pourraient affecter la température du Ciron et l’hydrologie locale, et ainsi perturber fortement le fonctionnement de la hêtraie.
La carte ci-contre montre assez bien ces enjeux. Or avec les incendies de l’été 2022 qui ont ravagé la région, et les coupes rases de feuillus qui s’intensifient avec le concept de bois-énergie et les champs de panneaux photovoltaïques, la pression est déjà énorme. Même les scientifiques de l’INRAE (Institut National de Recherche en Agriculture et Écologie) questionnent la pertinence des études d’impact réalisées.