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\ud83d\udce3<\/b><\/i> LGV NON MERCI - fil info<\/span><\/a><\/div>\n\n\n\n
Entretien avec Julien Milanesi qui tenait une conf\u00e9rence-d\u00e9bat \u00e0 Mont-de-Marsan sur l'imaginaire des grandes infrastructures et le GPSO<\/b>Article<\/a> Retranscription de l'entretien paru dans Sud-Ouest :  -   J\u2019ai travaill\u00e9 une dizaine d\u2019ann\u00e9es autour des questions des infrastructures de transports, en essayant de comprendre d\u2019abord pourquoi on continuait de construire ce type de projets, en sachant que pour les autoroutes comme pour les lignes de train \u00e0 grande vitesse, la plupart des rapports minist\u00e9riels et des \u00e9conomistes disent qu\u2019on n\u2019en a plus besoin, et qu\u2019il faut arr\u00eater de les construire.      Quand on les \u00e9tudie rationnellement, on arrive aussi \u00e0 cette conclusion, compte tenu de leur co\u00fbt et de priorit\u00e9s qu\u2019il y a ailleurs. Il n\u2019y a finalement rien de bien rationnel dans ces choix-l\u00e0, et ils rel\u00e8vent beaucoup d\u2019imaginaires. Par exemple, une des croyances que j\u2019\u00e9voquerai vendredi, c\u2019est qu\u2019une infrastructure de transport apporterait du d\u00e9veloppement \u00e9conomique. Aujourd\u2019hui, il y a cinquante ans de travaux universitaires qui disent que ce n\u2019est pas vrai, et malgr\u00e9 \u00e7a, tout le monde continue \u00e0 le croire.<\/i>-   Pourtant on voit des zones d\u2019activit\u00e9 se d\u00e9velopper, par exemple au nord-est de Mont-de-Marsan et \u00e0 Saint-Avit, vers l\u2019\u00e9changeur de l\u2019A65.<\/i><\/b>    Si vous allez voir les entreprises une par une, vous verrez que, soit elles \u00e9taient ailleurs \u00e0 cinq ou dix kilom\u00e8tres auparavant ; soit elles se seraient install\u00e9es de toute fa\u00e7on ; soit elles se sont d\u00e9plac\u00e9es \u00e0 plus longue distance.<\/i>Ce que provoquent ces infrastructures, ce sont des d\u00e9placements d\u2019activit\u00e9, et plut\u00f4t en d\u00e9faveur des villes comme Mont-de-Marsan, au profit des grandes m\u00e9tropoles.        C\u2019est quelque chose qui est tr\u00e8s bien connu des services de l\u2019\u00c9tat, des hauts fonctionnaires. J\u2019ai rencontr\u00e9 Carole Delga, la pr\u00e9sidente de la R\u00e9gion Occitanie il y a un mois avec des coll\u00e8gues scientifiques, \u00e0 propos de l\u2019autoroute Castres-Toulouse, et elle y croit dur comme fer, \u00e0 la cr\u00e9ation d\u2019activit\u00e9s.<\/i>       Et quand vous lui opposez cette r\u00e9alit\u00e9 \u00e9conomique que vous r\u00e9pond-elle ?<\/i><\/b>    Elle dit que ce n\u2019est pas vrai. Que c\u2019est moi qui me trompe. Elle r\u00e9pond \u00e0 partir d\u2019anecdotes. \u00ab Je connais un endroit o\u00f9 il y a des entreprises qui se sont install\u00e9es. \u00bb Mais \u00e7a, ce n\u2019est pas de la science.<\/i>    -   Pourquoi n\u2019\u00eates-vous pas audible alors <\/i><\/b>?    Parce qu\u2019on sous-estime beaucoup \u00e0 quel point nous sommes des \u00eatres de r\u00e9cit : on aime qu\u2019on nous raconte des histoires, et se raconter des histoires. Pendant longtemps, en effet, les infrastructures de transport ont \u00e9t\u00e9 porteuses de prosp\u00e9rit\u00e9. Elles ne le sont plus aujourd\u2019hui parce qu\u2019on est suffisamment \u00e9quip\u00e9s.        Dans les Landes, mes grands-parents m\u2019ont racont\u00e9 quand la route est arriv\u00e9e \u00e0 Bostens, en 1958 ou 1959. \u00c9videmment, quand une route arrivait, \u00e7a changeait la vie. Aujourd\u2019hui ce n\u2019est plus vrai, mais on y croit toujours.<\/i>    -   \u00c0 Mont-de-Marsan, peut-on dire que la LGV viendrait sortir du d\u00e9senclavement cette gare cul-de-sac, ou d\u00e9senclaver la ville ?<\/i><\/b>    Enclav\u00e9, c\u2019est un terme qui ne veut rien dire. C\u2019est de la subjectivit\u00e9. Mont-de-Marsan n\u2019est pas enclav\u00e9. La d\u00e9finition, c\u2019est un endroit o\u00f9 on ne peut pas acc\u00e9der. C\u2019est un vocabulaire d\u2019ing\u00e9nieur des transports, des travaux publics, fond\u00e9 \u00e0 la fin du XIXe si\u00e8cle, \u00e0 l\u2019\u00e9poque o\u00f9 on construit les premi\u00e8res grandes infrastructures du pays et o\u00f9 il y avait r\u00e9ellement des territoires enclav\u00e9s.        Aujourd\u2019hui, on peut aller \u00e0 Mont-de-Marsan par je ne sais combien de routes, par des lignes de chemins de fer. On devrait plut\u00f4t dire qu\u2019il faut mettre un peu plus de temps. Et c\u2019est toujours relatif, par rapport \u00e0 quoi, \u00e0 qui ? Quand on gagne un quart d\u2019heure, ou m\u00eame une demi-heure, pour aller \u00e0 Mont-de-Marsan, on ne d\u00e9senclave rien. On gagne un quart d\u2019heure. Apr\u00e8s on peut s\u2019interroger l\u00e0-dessus : pourquoi gagner un quart d\u2019heure est si important ? \u00c7a, c\u2019est une autre forme d\u2019imaginaire, celui de la vitesse ou de l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration.<\/i><\/div>\n\n <\/i>\n